Port d’arme, caméra piéton… 10 mesures pour apaiser les tensions avec l’OFB
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique ont présenté les mesures proposées par l’OFB pour améliorer sa relation avec le monde agricole.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
C’est accompagné de chants de troglodyte mignon, de rossignol philomène et de coqs faisan que l’Office français de la biodiversité (OFB) a accueilli ses deux ministres de tutelle ce 17 avril. Agnès Pannier Runacher, ministre de la Transition écologique et Annie Genevard, ministre de l’Agriculture ont présenté sur le domaine de Saint-Benoît (Yvelines) détenu par l’établissement public, les 10 mesures proposées par l’OFB pour améliorer sa relation avec les agriculteurs.
Elles visent à apaiser des tensions qui restent vives. Signe en est la manifestation organisée par la FDSEA et Jeunes agriculteurs à Auffargis aux abords du domaine où étaient reçus les ministres. Les deux syndicats critiquent « une mise en scène ministérielle » à laquelle « le monde agricole n’était pas convié ».
🚨 🚜 À QUAND LES ACTES ? Visite de deux ministres à l'OFB ce 17 avril @AnnieGenevard et @AgnesRunacher sans que le monde agricole soit convié. Une provocation de plus. Ras le bol d'attendre des réponses concrètes ! #Agriculture pic.twitter.com/Dnz00YbQqM
— FDSEA Ile-de-France (@FDSEAIDF) April 17, 2025
Une divergence de vues sur le port d’arme discret
Trois mesures phares ont été présentées aux ministres. L’une d’entre elles concerne le port d’arme des agents lors de leurs contrôles, « un irritant majeur » et « vécu comme provocateur » pour le monde agricole selon Annie Genevard. Avec le port d’arme discret imaginé par l’OFB, ses agents dissimulent désormais leurs armes (arme de poing et bâton notamment) sous leur pull ou veste grâce à une ceinture. A la question posée par la ministre de l’Agriculture si cela prenait davantage de temps de sortir son arme avec une telle ceinture, l’agent en démonstration a expliqué qu’il « fallait effectuer un geste supplémentaire ».
Un port d’arme discret qui ne concerne que les contrôles administratifs programmés. Si les deux ministres ont assuré que la mesure était soutenue par le gouvernement, une divergence de vues s’est révélée entre Annie Genevard et Agnès Pannier-Runacher à l’occasion de la présentation de la mesure par le personnel de l’OFB. « Depuis la création de l’OFB, l’arme n’a été sortie qu’une seule fois en cinq ans. Étant donné la rareté du geste, la question est de savoir s’il [le port d’arme discret] peut être généralisé », a soulevé la Annie Genevard.
La ministre de l’Agriculture a indiqué « sa surprise » de savoir que ce port d’arme discret ne concernera que très peu de contrôlés réalisés par l’OFB. « 1 000 contrôles sur 120 000 » a-t-elle indiqué. Agnès Pannier-Runacher est venue tempérer. « C’est parce que le nombre de contrôles qui concerne l’agriculture est très faible » par rapport à l’ensemble des contrôles réalisés. Puis la ministre de la Transition écologique a ajouté, en insistant, que les inspecteurs d’environnement étaient le corps de police « qui contrôle le plus de personnes armées », en l’occurrence les chasseurs.
Caméra piéton et formation
L’autre mesure visant à apaiser les tensions lors des contrôles concerne le port par les agents de l’OFB de caméras piétons, à l’instar de celles portées par les gendarmes. Elle nécessite d’abord une habilitation par loi qui pourrait venir de la loi Duplomb-Ménonville du nom des deux sénateurs qui en sont à l’origine. Cette loi visant à lever des contraintes pensant sur les agriculteurs doit être examinée en mai à l’Assemblée nationale après avoir déjà été votée par le Sénat en janvier.
La troisième avancée présentée aux ministres concerne le plan de formation parallèle entre les agents de l’OFB et les conseillers des chambres d’agriculture. Si les premiers seront formés aux enjeux agricoles pour mieux connaître les difficultés et les contraintes rencontrées par les agriculteurs quotidiennement, les seconds seront formés aux enjeux de la biodiversité. Si ces programmes existent déjà à l’OFB, l’objectif est que tous les agents soient formés dans les cinq ans.
« Un agriculteur ne doit pas être un spécialiste du droit environnemental »
La meilleure connaissance par les agriculteurs de la protection de l’environnement et des règles environnementales est également visée. Le lancement d’une campagne de communication sur le sujet et l’organisation une journée de contrôles à blanc à visée pédagogique ont été également annoncées.
Tout en avouant que le droit environnemental est « complexe », Agnès Pannier-Runacher a ajouté que « les agriculteurs ne devaient pas être des spécialistes du droit environnemental ». Elle a poursuivi ses propos en évoquant la réflexion en cours sous l’égide du Premier ministre pour réviser l’échelle des peines.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :